« Je m’invente les scènes que nous n’avons pas su vivre. J’invente mes cheveux coulant dans vos mains, ma nudité fluide sous votre paume et nos corps étreints par une chaleur qui serait d’après l’orage et même d’après la calcination. Je m’invente pliée nue, corps tout ensemble d’affût et de langueur, corps d’oiselle et de coureuse de fond, corps d’avant la cambrure et d’avant le bond, noyé et cardé d’attente dans un riche fauteuil grenat, corps intérieurement éclaté, écarlate. Corps replié nu dans l’attente de vos soins et de vos exactions. Les saccages et les prévarications opérés valant, surpassant tous les soins. »
Ce sont des lignes et des voix. Des consciences affolées qui traquent
une vérité introuvable.
Un homme et une femme, créateurs tous les deux, se sont aimés d’amour
fou. L’homme, l’artiste à présent vénéré, est mort.
Un jeune homme, magnétisé, vient interroger la survivante de ce couple devenu légendaire. Progressivement, il fait affleurer l’indicible, il débusque l’inavouable, le mythe s’effrite, s’humanise.
Sur une autre ligne, la femme s’adresse à un homme muré qu’elle aime,
qu’elle a aimé aussi et en même temps que son aimé.
Et puis il y a la femme blanche qui habite et tapisse le corps de la
femme centrale. Qui est-elle? D’où vient-elle? De quels confins?
C’est elle, peut-être, l’absolument incaptable, l’énigme personnifiée, qui détient la clef de tout.
Un texte dont le tracé complexe, hypnotique, plonge au plus profond du
mystère, de la difficulté d’être et d’aimer. Un texte aux accents incantatoires qui emporte vers la part, qui toujours se dérobe, du divin.
Parution : janvier 2013
ISBN : 978 2 915438 52 9
150 pages
format 14 x 20,5 cm
Prix : 15€
Revue de presse :